Saturday 11 January 2014

8b. Blondin Massé et al (2012) Symbol Grounding and the Origin of Language: From Show to Tell

Blondin Massé et al (2012) Symbol Grounding and the Origin of Language: From Show to Tell. In: Origins of Language. Cognitive Sciences Institute. Université du Québec à Montréal, June 2010.



Organisms’ adaptive success depends on being able to do the right thing with the right kind of thing. This is categorization. Most species can learn categories by direct experience (induction). Only human beings can acquire categories by word of mouth (instruction). Artificial-life simulations show the evolutionary advantage of instruction over induction, human electrophysiology experiments show that the two ways of acquiring categories still share some common features, and graph-theoretic analyses show that dictionaries consist of a core of more concrete words that are learned earlier, from direct experience, and the meanings of the rest of the dictionary can be learned from definition alone, by combining the core words into subject/predicate propositions with truth values. Language began when purposive miming became conventionalized into arbitrary sequences of shared category names describing and defining new categories via propositions.

Harnad, S. (2004). Retour à la tradition orale: écrire dans le ciel à la vitesse de la pensée.

Saint-Gerand, J. P. (2014). Steven Pinker, L'instinct du langageQuestions de communication, (2), 236-237.

Demoule, J. P., Encrevé, P., & Laks, B. Origine de l'homme, origine des langues: retrospective et perspectives.

13 comments:

  1. 1) Selon vous, l’apprentissage des catégories par instruction est à l’origine du langage chez l’être humain. Comme l’a montré votre simulation avec les champignons, cet apprentissage a une valeur adaptative. Ceux qui peuvent apprendre par instruction survivent mieux que ceux qui n’apprennent que par induction. Vous expliquez le recours à ce type d’apprentissage par la nature sociale de l’être humain. Les êtres humains seraient plus motivés à l’utiliser parce qu’ils sont plus interdépendants.

    Des contraintes environnementales ont amené certains grands singes à adopter la position debout ce qui a eu des conséquences sur le développement de leur cerveau. Ces changements structurels ont permis l’émergence de nouvelles fonctions (comme le texte précédent de Pinker et Bloom qui évoque l’hypothèse que le langage a pour origine des changements structurels au niveau biologique). On peut imaginer que des changements structurels en conjonction avec la nature sociale de l’être humain soient à l’origine du langage. Ces changements structurels sont à l’origine de fonctions qui permettent à l’être humain de générer des propositions (des fonctions qui manquent aux grands singes).

    2) Je ne comprends pas la différence entre le core et le grounding kernel. Pouvez-vous nous en dire plus?

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    1. Le grounding Kernel (Noyau) est tout ce qui reste des mots d'un dictionnaire lorsqu'on a enlevé, récursivement, tous les mots qui ne définissent plus aucun mot. Mais le noyau (10%) n'est pas le plus petit ensemble de mots à partir duquel on peut définir tous les autres mots; il n'est pas un encore Ensemble minimal (MinSet).

      Dans le noyau, il y a un immense ensemble fortement connexe (on peut aborder, par définition, tout mot à partir de tout autre mot) qui s'appelle le Coeur (c. 50% du noyau, 5% du dictionnaire), mais avec juste les mots du coeur on ne peut pas définir tous les mots hors-coeur. Autour du coeur, toujours dans le noyau, il y a beaucoup d'ensembles fortement connexes, qui s'appellent les Satellites. Les satellites non plus ne peuvent définir, seuls, tous les autres mots du dictionnaire.

      Enfin l'ensemble minimal, le MinSet, se trouve dans le noyau, et consiste en partie des mots qui sont dans le coeur et en partie de satellites. Mais il y a énormement de minsets dans le noyau, chacun capable de définir tout le reste du dictionnaire. Les minsets sont d'à peu près la même taille que le coeur (5% du dictionnaire).

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  2. La simulation des champignons démontre bien l'avantage évolutif de l'apprentissage par instruction par rapport à l'apprentissage par induction. Je me demandais en lisant le texte si on ne pouvait pas plutôt voir l'habileté langagière sur un continuum. plutôt que de dire que les humains sont la seule espèce à posséder cette habileté je serais plus porté à dire que nous possédons les plus grandes capacité langagières mais ne sommes pas les seules à posséder une forme de langage. En regardant ce vidéo du gorille qui utilise le langage des signes pour demander à des inconnus de debarrer sa cage (je n'ai pas pu retrouver le vidéo) j'ai de la misère avec l'argument que les singes font seulement de l'imitation sans comprendre le sens des gestes / mots, un peu comme Searle dans la chambre chinoise. Même chose pour d'autres espèces intelligente comme les dauphins qui sont dites d'avoir des formes très avancée de communication.

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  3. L’origine du langage est, contrairement à ce que plusieurs personnes croyaient, un sujet hautement pertinent, car c’est le langage qui nous distingue des autres êtres vivants. C’est notre capacité langagière, un comportement hautement adaptatif, qui a permis à l’espèce humaine d’en arriver ou il en est aujourd’hui. Il ne faut cependant pas mettre l’humain sur un piédestal, car le langage et tout ce qu’il a apporté ne placent pas l’humain dans une position supérieure aux autres êtres vivants, il s’agit simplement d’un comportement adaptatif pour nous, tout comme le vol chez les oiseaux l’est pour eux, et cela n’excuse en rien les nombreux abus de l’humain sur les autres espèces vivantes. Le langage semble s’être développé particulièrement chez l’humain par un concours de circonstances. Tout d’abord, les êtres cognitifs que sont les humains doivent nécessairement être capables de catégoriser, être capables de faire les bonnes choses avec la bonne sorte de chose. De plus, il faut aussi que les symboles utilisés lors de la communication aient un sens et pour se faire, un certain nombre de catégories doivent posséder des noms faisant référence au monde des sensations, c'est-à-dire, que ces symboles doivent être ancrés. Possédant ainsi la capacité de catégoriser il ne reste que de posséder la capacité d’apprendre par instruction. Une fois en place, le langage peut possiblement émerger, mais sans motivation à utiliser un tel système, ce dernier n’apparait pas. Pour l’humain, un être hautement social et grandement dépendant des autres, la motivation en tant que telle serait la communication efficace au sein la communauté. Étant des êtres mieux adaptés car ayant la capacité cognitive d’apprendre par instruction, les humains ancestraux étant doté du langage ont donc pu transmettre leurs gènes permettant cette capacité. De plus, un autre élément ayant favorisé l’apparition du langage est la bipédie. En se libérant les mains, la communication entre individus est simplifiée grandement et l’émergence du langage orale suit la même logique, cela libère les mains de la communication pour pouvoir effectuer d’autres tâches tout en communiquant.

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  4. Mon deuxième commentaire de la semaine :
    Le langage humain a évolué notamment afin de pouvoir mieux communiquer avec ses semblables. Par contre, même du temps de la préhistoire, les êtres humains avaient la capacité de communiquer mais non avec les mots mais avec la voix. J’ai d’ailleurs lu que le fait de bayer tout de suite après avoir vu ou entendu quelqu’un le faire vient de l’époque des hommes des cavernes qui avaient l’habitude d’ouvrir grand la bouche en émettant un son afin de dire à ses congénères qu’il allait chasser. À sa vue, ces derniers répéter la même action pour acquiescer. Étonnamment, c’est une chose que nous continuons à faire mais qui n’a plus la même signification, c’est comme si elle est incrustée dans notre instinct. Par ailleurs, le fait que l’humain puisse exprimer quelque chose avec les mots vient en partie de la catégorisation car, sans elle, l’humain ne pourrait pas utiliser les symboles ni les avoir ancrés. Évidemment, le fait que l’humain puisse parler en formant des phrases vient directement du fait que cette caractéristique a été transmise à leur descendances par les êtres humains ayant eu les premiers signes de capacité suffisamment cognitive pour utiliser un langage plutôt qu’un grognement. Si l’humain a pu, au fil des siècles, utiliser le langage que nous connaissons aujourd’hui est également du au fait qu’il n’a pas eu le choix et a du s’adapter à son environnement. En effet, pour exprimer ses pensées, il fallait les associer à quelque chose comme des symboles, donc ils devaient être ancrés. C’est en partant de ces symboles que l’humain a pu user de catégorisation, de computation en les manipulant et, enfin, exprimer le sens de ses pensées par la cognition.

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  5. Tu veux dire dans ton exemple que nous avons développé la parole parce que nous sommes une espèce sociale, nous avons besoin des autres pour survivre, et donc nous avons développé cette capacité. Comme les oiseaux migrateurs ont développé la capacité de voler sur une très longue période. C'est donc simplement naturel que nous soyons aussi bon avec le langage oral, écrit, mimé. Cette capacité langagière à également, et heureusement pour nous, la faculté de nous propulser dans le savoir par un processus de remue méninge. Je ne suis pas sur ici de saisir l'oeuf ou la poule du développement du langage... On parle parce qu'on est capable ou on est capable alors on parle ... C'est vite dit, mais on comprends le sens de la question. Si nous avons appris à catégoriser suite au langage, qu'est-ce qu'on se disait avant ? Ou est-ce qu'on catégorisait chacun dans notre tête et on a appris a exprimer la même chose pour des catégories semblables à chacun ? Selon moi ça serait la deuxième idée ici

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  6. Je m’intéresse aux grands singes qui n’ont pas réussi à apprendre à parler. Est-ce que je peux vous demander de me donner plus d’information sur les recherches et les expériences faites avec les grands singes? Surtout, celles où les grands singes ont été subits à l’input langagier depuis la naissance. De plus, je me demande si les facteurs psycholinguistiques sont prises en considération. Par exemple, une motivation à apprendre. Même si les grands singes sont tout à fait comme nous, sauf la capacité langagière, l’acquisition du langage par les grands singes me semble être quelque chose un peu artificiel, quand le singe est élévé par les humains. Est-ce que les petits singes élévés par les humains se comportent exactement comme les petits humains? Les étapes de leur dévéloppement sont les mêmes? En outre, je n’ai pas bien compris ce que les grands singes ont quand-même réussi à apprendre (en terme du langage).

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  7. Ce chemin explicatif est fort intéressant et démontre la complexité et l'utilité du langage dans la vie des humains. Je me demandais si les gens étudiant cette question de nos jours s'intéressent à la production langagière des enfants? Il est intéressant de remarquer que la recherche, florissante dans les années 30 à 50 avec des auteurs tels Vygotski et Piaget, sur le langage des enfants à permis de déterminer des stades développementaux de la pensée de même que des stades de niveau de conceptualisation dans la pensée. Pour Piaget, 6 stades particuliers font l'explication de l'apprentissage inductif, de 5 manières différentes, jusqu'à l'apprentissage par instruction langagière. Vygotski, quant à lui, développe plutôt sur la notion de pensée par complexe. Ces recherches ont démontré que l'apprentissage des invariants opératoires des objets appris par induction change dépendamment du niveau de développement de l'enfant. Ces démonstrations développementales de l'apprentissage sont fort intéressantes pour comprend pourquoi les singes ne peuvent utiliser le langage comme outils concrets pour eux. Le fait qu'il obtienne les catégories sans l'intégration du chemin médiateur de ceux-ci explique peut-être pourquoi. De plus, je me demandais qu'elle soit votre point de vue sur les concepts d'accommodation et d'assimilation de Piaget. Ces concepts, parlant de différenciation inductive des mots et des outils, semblent répondre à plusieurs questions du comment de la langue. Sinon, le principe d'affordance représente selon moi une bonne avenue pour comprendre le choix des mots comme symboles. Selon moi, ce choix n'est pas réellement arbitraire, car il utilise des potentiels constructifs du lange, suffixe, préfix, etc., comme soutien au choix d'un mot.

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  8. Ce que je tire de tout ça est que l'ancrage des symboles nécessaire au langage se pait par induction, ou exposition. Une fois ancré, on peut catégoriser, et après, articuler notre pensé sous forme langagière.

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  9. J’aime bien l’idée de confondre protolangage avec le langage afin de les simplifier en système de symboles qui permet de dire tout ce qui peut être dit. L’évolution semble cependant difficile à visualiser. À partir de quand avons-nous ajouté de la syntaxe à nos mimes? Je crois que l’évolution s’est faite de façon très progressive. Avant, le langage, les ancêtres des humains étaient déjà sociaux et étaient déjà dotés d’un cerveau massif. Au commencement, il devait y avoir des symboles sans syntaxe pour nommer des objets connus. Ces symboles ont probablement commencé par être des « mimes » des objets et se sont déformés par la suite tout en conservant leur sémantique. Par la suite, les cerveaux ont évolué, car ceux qui savaient mieux nommer économisaient plus de temps et d’énergie. Plus le cerveau s’est adapté au langage, plus certains individus ont eu la chance de rendre leur communication plus efficace et ainsi, se reproduire plus que ceux qui communiquaient de façon limitée.

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  10. Vous dites qu'il n'existe pas de proto-langage. Il en est ainsi, car si nous pouvons tout exprimer dans ce proto-langage, alors c'est du langage, et si nous ne pouvons pas tout exprimer, il faut être capable dans donner la raison.

    Est-ce que le proto-langage n'est pas le chainon manquant entre la "communication animale" et le langage? Si nous nous imaginons l'évolution du langage, nous pouvons difficilement croire que du jour au lendemain nous possédions plus de 500 mots. Cela a donc du être progressif, non? Quelques mots au départ et lentement on en ajoute?

    Le protolangage n'est-il pas justement cette zone grise où nous n'avons pas tous les mots pour exprimer un langage complet?

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  11. De par la simplicité toute naturelle avec laquelle un enfant développe ses capacités langagières dès son plus jeune âge, il est plausible de penser que la structure biologique du cerveau du nouveau-né est déjà en mesure d’effectuer de tels développements, de façon spontanée. J’ai trouvé intéressante l’idée d’organe mental attribuée au langage. C’est une image qui m’a beaucoup fait réfléchir. Un organe mental…

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  12. Le fait qu’une langue naturelle comme on l’entend puisse etre completement autonome en quelques centaines de mots fait rêver. Autrement dit, que nous soyons capables, en français, d’exprimer toutes les propositions possibles en ne sachant que (disons) 500 à 1500 mots, c’est une trouvaille magique. Je me pose alors plein de questions. Y avait-il un avantage évolutif à créer une langue très concise? Si le noyau de toutes les langues naturelles comporte à peu près le meme nombre de mots, cela veut-il dire que notre GU est programmée de sorte à ce que nous puissions tout exprimer en un certain nombre de termes qu’on assoit arbitrairement?

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